![/ Mardi 12 novembre / / L'avenir me fait / peur. Je le vois tout noir, glacial. Quelque- / fois, il me vient à penser qu'à certains / moments, la mort serait salutaire / pour moi. Je voudrais devenir complè- / tement amnésique. Tomber dans le coma / c'est peut-être l'explication pourquoi / je peins. Je me sens comme un foetus / avec la conscience en plus qui regrette / le ventre de sa mère, d'où on l'a sorti / si brutalement, j'en pleure intérieurement / mais avec mon âme, je dis intérieurement / car je ne sais plus pleurer, et Dieu sait si / ça me ferait du bien . Qui je suis ? / où j'en suis ? où je vais ? la sinistre / vérité c'est que je suis paralysé, que / je tourne dans un cercle magique, sur / des fils de sortilèges qui tissent un / filet où je dois étouffer, le front marqué / d'un signe indiquant aux autres / mon infirmité affective - oh quel manque / de pudeur, de dignité ou d'élégance / ou de raffinement ou de classe à / s'avouer des choses pareilles, pour un homme. manuscrit du poème 2851](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2851.jpg)
BrunoEdan2851 - page n°01
Mardi 12 novembre
L'avenir me fait
peur. Je le vois tout noir, glacial. Quelque-
fois, il me vient à penser qu'à certains
moments, la mort serait salutaire
pour moi. Je voudrais devenir complè-
tement amnésique. Tomber dans le coma
c'est peut-être l'explication pourquoi
je peins. Je me sens comme un foetus
avec la conscience en plus qui regrette
le ventre de sa mère, d'où on l'a sorti
si brutalement, j'en pleure intérieurement
mais avec mon âme, je dis intérieurement
car je ne sais plus pleurer, et Dieu sait si
ça me ferait du bien . Qui je suis ?
où j'en suis ? où je vais ? la sinistre
vérité c'est que je suis paralysé, que
je tourne dans un cercle magique, sur
des fils de sortilèges qui tissent un
filet où je dois étouffer, le front marqué
d'un signe indiquant aux autres
mon infirmité affective - oh quel manque
de pudeur, de dignité ou d'élégance
ou de raffinement ou de classe à
s'avouer des choses pareilles, pour un homme.