![/ La solitude / / La solitude oh grand / Seigneur ! / C’est quand on a / envie d’aimer / on a envie d’ / pleurer, / Et de n’pouvoir / le faire / Et d’avoir peur / de le faire. / C’est quand on a / honte d’avoir ces sentiments là / car les autres, / Les autres oh mon Dieu manuscrit du poème 2494](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2494.jpg)
BrunoEdan2494 - page n°01
La solitude
La solitude oh grand
Seigneur !
C’est quand on a
envie d’aimer
on a envie d’
pleurer,
Et de n’pouvoir
le faire
Et d’avoir peur
de le faire.
C’est quand on a
honte d’avoir ces sentiments là
car les autres,
Les autres oh mon Dieu
![/ ça les fait rigoler / et quand on est raillé / l’angoisse décuple. / La solitude / C’est une branche qui craque de désespoir / car elle est séparée de ses / racines. / Un oiseau qui piaille / dans un paysage silencieux / et enneigé. / Un vivant qui voudrait / mourir pour voir des gens / s’pencher sur sa / pauv’gueule toute blême / avec des larmes dans le regard manuscrit du poème 2495](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2495.jpg)
BrunoEdan2495 - page n°02
ça les fait rigoler
et quand on est raillé
l’angoisse décuple.
La solitude
C’est une branche qui craque de désespoir
car elle est séparée de ses
racines.
Un oiseau qui piaille
dans un paysage silencieux
et enneigé.
Un vivant qui voudrait
mourir pour voir des gens
s’pencher sur sa
pauv’gueule toute blême
avec des larmes dans le regard
![/ ah ! oh ! Mon Dieu, La solitude / C’est quand on a envie de regarder / les gens qu’on aime / sans avoir envie de leur / parler. / ah ! Mon Dieu / ah ! Mon Dieu / C’est lorsque je voudrais / ne plus savoir parler pour / ne pas déranger, mais me ranger / parmi les autres / et n’plus êt’seul ! / oh ! Mon Dieu quand je préfère / la nuit car le jour est / comme un haut parleur qui / crie d’façon inhumaine / solitude ! solitude ! manuscrit du poème 2496](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2496.jpg)
BrunoEdan2496 - page n°03
ah ! oh ! Mon Dieu, La solitude
C’est quand on a envie de regarder
les gens qu’on aime
sans avoir envie de leur
parler.
ah ! Mon Dieu
ah ! Mon Dieu
C’est lorsque je voudrais
ne plus savoir parler pour
ne pas déranger, mais me ranger
parmi les autres
et n’plus êt’seul !
oh ! Mon Dieu quand je préfère
la nuit car le jour est
comme un haut parleur qui
crie d’façon inhumaine
solitude ! solitude !
![/ ah ! C’est quand les gens / n’vous aiment pas / n’pensent qu’à vous démo- / lir et n’vous acceptent / pas, car vous êtes sale / et ridicule / Je suis sale oh / seigneur / Je suis sale oh / seigneur / de solitude / Je suis nègre / oh seigneur / Je suis nègre / oh seigneur / de solitude / Je suis monstrueux / difforme manuscrit du poème 2497](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2497.jpg)
BrunoEdan2497 - page n°04
ah ! C’est quand les gens
n’vous aiment pas
n’pensent qu’à vous démo-
lir et n’vous acceptent
pas, car vous êtes sale
et ridicule
Je suis sale oh
seigneur
Je suis sale oh
seigneur
de solitude
Je suis nègre
oh seigneur
Je suis nègre
oh seigneur
de solitude
Je suis monstrueux
difforme
![/ oh seigneur / de solitude / J’suis fatigué d’vivre / seigneur / J’ai pus le souffle / seigneur ! / J’ai envie d’crever / seigneur ! / Les jardins sans fleurs / et fontaines / m’donnent envie / d’être enseveli, seigneur / dans la terre noire / J’ai plus envie d’exister / à quoi ça sert d’exister / aaah ! oh j’veux crever / j’veux tomber … manuscrit du poème 2498](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2498.jpg)
BrunoEdan2498 - page n°05
oh seigneur
de solitude
J’suis fatigué d’vivre
seigneur
J’ai pus le souffle
seigneur !
J’ai envie d’crever
seigneur !
Les jardins sans fleurs
et fontaines
m’donnent envie
d’être enseveli, seigneur
dans la terre noire
J’ai plus envie d’exister
à quoi ça sert d’exister
aaah ! oh j’veux crever
j’veux tomber …
![/ … oh seigneur où est ma / mère / où sont / mes frères / mes soeurs / oh seigneur j’suis / tout seul / ils m’ont abandonné manuscrit du poème 2499](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2499.jpg)
BrunoEdan2499 - page n°06
… oh seigneur où est ma
mère
où sont
mes frères
mes soeurs
oh seigneur j’suis
tout seul
ils m’ont abandonné
![/ oh seigneur ils m’ont abandonné / oh seigneur il m’en / faudrait peu / il m’en faudrait peu / avec ma sale gueule / mon aspect de singe blanc / il s’en faudrait / qu’le couteau / que j’avais / y’a pas si longtemps / je me l’enfonças / dans l’estomac / jusqu’à ce que les ténèbres / s’emparent de / mes yeux / dévorent / mes yeux manuscrit du poème 2500](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2500.jpg)
BrunoEdan2500 - page n°07
oh seigneur ils m’ont abandonné
oh seigneur il m’en
faudrait peu
il m’en faudrait peu
avec ma sale gueule
mon aspect de singe blanc
il s’en faudrait
qu’le couteau
que j’avais
y’a pas si longtemps
je me l’enfonças
dans l’estomac
jusqu’à ce que les ténèbres
s’emparent de
mes yeux
dévorent
mes yeux
![/ jusqu’à ce que les / ténèbres crèvent mes / yeux / ah je peins, je peins / pour m’donner quelqu’espoir / mais le soleil est / noir / Les forêts ne sont plus que des / troupes de gisants / les passants / que seulement / des passants / tout est mort / mort / Les ténèbres semblables / à des cannibales / ont tout pillé manuscrit du poème 2501](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2501.jpg)
BrunoEdan2501 - page n°08
jusqu’à ce que les
ténèbres crèvent mes
yeux
ah je peins, je peins
pour m’donner quelqu’espoir
mais le soleil est
noir
Les forêts ne sont plus que des
troupes de gisants
les passants
que seulement
des passants
tout est mort
mort
Les ténèbres semblables
à des cannibales
ont tout pillé
![/ Je peins, je peins / on trouve ses racines / là où on peut / ah ! je n’ai pas de racines / si j’en avais / jamais je n’peindrais / j’ai peint depuis tout / temps / car depuis tout temps / je n’ai pas de racines / peindre / peindre / peindre / au rythme des batte- / -ments du tambour / de l’émotion / au rythme du soleil / de la folie manuscrit du poème 2502](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2502.jpg)
BrunoEdan2502 - page n°09
Je peins, je peins
on trouve ses racines
là où on peut
ah ! je n’ai pas de racines
si j’en avais
jamais je n’peindrais
j’ai peint depuis tout
temps
car depuis tout temps
je n’ai pas de racines
peindre
peindre
peindre
au rythme des batte-
-ments du tambour
de l’émotion
au rythme du soleil
de la folie
![/ avec la rage du volcan, / la voracité du tonnerre / couvrant / de scarifications / l’azur. / Moi je scarifierai / le temps / et la mentalité / du rythme occidental / Et les éléphants de la / pulsion insufflée / par les génies de la / nature. / oui une armada d’éléphants / surgiront, / escamoteront / le joug du béton, manuscrit du poème 2503](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2503.jpg)
BrunoEdan2503 - page n°10
avec la rage du volcan,
la voracité du tonnerre
couvrant
de scarifications
l’azur.
Moi je scarifierai
le temps
et la mentalité
du rythme occidental
Et les éléphants de la
pulsion insufflée
par les génies de la
nature.
oui une armada d’éléphants
surgiront,
escamoteront
le joug du béton,
![/ oui je peins / je peins / pour faire parler la / mémoire de mon sang / qui m’indiquera / les racines d’où je viens / mais au fond / je suis fichu manuscrit du poème 2504](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2504.jpg)
BrunoEdan2504 - page n°11
oui je peins
je peins
pour faire parler la
mémoire de mon sang
qui m’indiquera
les racines d’où je viens
mais au fond
je suis fichu
![/ mais au fait où je vais ? / suis-je sur la terre / pour être heureux ? / lorsque le soleil / sera rouge, que sa sphère / s’enroulera / s’enroulera / de plus en plus impériale, / quand son climat / aura la cruauté de / l’eau salée / quand cette sphère / semblable à une toile / d’araignée / fera rencontrer / et la terre / et le ciel / là mon tam-tam / pourra éclater / de mille monticules manuscrit du poème 2505](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2505.jpg)
BrunoEdan2505 - page n°12
mais au fait où je vais ?
suis-je sur la terre
pour être heureux ?
lorsque le soleil
sera rouge, que sa sphère
s’enroulera
s’enroulera
de plus en plus impériale,
quand son climat
aura la cruauté de
l’eau salée
quand cette sphère
semblable à une toile
d’araignée
fera rencontrer
et la terre
et le ciel
là mon tam-tam
pourra éclater
de mille monticules
![/ de bois : / “les entrailles de la grande forêt”, / de la forêt magique / qui hurleront d’un cri / sortant des tréfonds des / narines du ventre / la fin du tourment / du voyage nocturne / oh grande forêt émouvante, / la fin du désert sans fin / avec la même fulgurance / qu’un esprit qui / s’envole d’une char- / -pente d’humain / et enfin je pourrais / dormir / d’mon faciès d’éternel / fatigué / car lorsque ce moment manuscrit du poème 2506](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2506.jpg)
BrunoEdan2506 - page n°13
de bois :
“les entrailles de la grande forêt”,
de la forêt magique
qui hurleront d’un cri
sortant des tréfonds des
narines du ventre
la fin du tourment
du voyage nocturne
oh grande forêt émouvante,
la fin du désert sans fin
avec la même fulgurance
qu’un esprit qui
s’envole d’une char-
-pente d’humain
et enfin je pourrais
dormir
d’mon faciès d’éternel
fatigué
car lorsque ce moment
![/ viendra, il fera tard / tard / la paix spirituelle / m’aura tellement manqué / que j’aurais du / plaisir / à dormir / si fatigué / si fatigué / par l’angoisse / comme je l’étais / à force de chercher / des / racines / des racines / Dans la terre, bien en- / dedans, il y en a / autant qu’on en veut. / / 1978 manuscrit du poème 2507](https://brunoedan.com/src/poete/BrunoEdan2507.jpg)
BrunoEdan2507 - page n°14
viendra, il fera tard
tard
la paix spirituelle
m’aura tellement manqué
que j’aurais du
plaisir
à dormir
si fatigué
si fatigué
par l’angoisse
comme je l’étais
à force de chercher
des
racines
des racines
Dans la terre, bien en-
dedans, il y en a
autant qu’on en veut.
1978