BrunoEdan2538 - page n°01

Je me souviens au moment
de me coucher elle me mordait le
cou et me disait d'un ton mélan-
colique et nostalgique comme si
c'était déjà fait - Quand je

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serais morte, est-ce que tu penseras
encore à moi. Et moi
avec ma confiance d'enfant
je lui répondais : "C'est impossible
que tu puisses mourir, tu
est trop gentille". Mais elle
est morte, et je pense encore à
elle, son corps est mort, mais son
esprit est prêt de moi, on a signé
un pacte pour l'éternité au moment
où elle a dit : Quand
je serais morte, est-ce que tu
penseras encore à moi.

BrunoEdan2540 - page n°03

Ma Grand-mère
Elle s'appelait Camille
C'est respirer à fond
que de prononcer cette
phrase. Son âme est
près de moi métamorphosée
en orchidée rieuse invisible.
Elle avait de grands
yeux noirs, un sourire
immaculé de bienveillance
aux paroles aussi limpides
que la neige qui fond
sur des cheveux de sirène.

BrunoEdan2541 - page n°04

Camille n'est plus
n'est plus
Et elle est encore
est encore.
Un jardinier bourru
de ses ciseaux transparents
a mis ses habits en
lambeaux
ces lambeaux ont
fécondé des ailes
et Elle elle
s'est envolée
comme un corbeau
dans le ciel.